lundi 8 juin 2015

Des vies en mieux, Anna Gavalda



~ On lit quoi ? ~

Titre : Des vies en mieux
Auteur : Anna Gavalda

Édition : J'ai lu (2015)

Prix* : 7,80 € (P)





~ La 4ème ~

Billie a 13 ans. Elle n'a connu que les coups et la misère. Un matin, en classe, elle découvre On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset et l'amitié. Sa vie va changer.
Mathilde a 24 ans. Un jour elle oublie son sac a main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante et, à cause de cet homme justement, elle décide de changer de vie.
Yann a 26 ans. Un soir, il rend service à son voisin de palier qui l'invite à dîner pour le remercier. Au cours de cette soirée, il réalise que sa vie n'a aucun intérêt et qu'il doit tout recommencer.

Trois prénoms. Trois histoires, Trois jeunes gens d'aujourd'hui, déterminés et courageux, qui préfèrent encore se tromper de vie plutôt que de n'en vivre aucune.

A.G.



J'ai longuement hésité avant d'acheter le dernier Gavalda, tellement déçue des romans post-Ensemble c'est tout. Mais la quatrième de couverture étant très prometteuse, je me suis laissée tenter, espérant retrouver la Anna que j'avais tant apprécié à l'époque. 
Petit aparté : Des vies en mieux est la version poche de deux "romans" : Billie, sortit en 2013 (mais si, celui avec un petit âne couché dans l'herbe sur la couverture) et La vie en mieux, sortit l'an dernier (cette fois il était question de petits oiseaux, des hirondelles me semble-t-il). 
Me voilà donc en tête à tête avec un recueil de trois nouvelles, à travers lesquelles nous partageons la vie de Billie, Mathilde et Yann. 
Je le commence donc pleine d'espoir et j'avoue avoir accrochée assez vite à cette première nouvelle (lue en une soirée). On y découvre l'histoire de Billie, une jeune femme que la vie n'a pas épargné. Abandonnée par sa mère aux premiers mois de sa vie, elle grandit dans un mobil-home au fond d'une cité, entourée d'une belle-mère indifférente et d'un père alcoolique et violent. A 15 ans, pendant son cours de français, elle fait la connaissance de Franck, homosexuel solitaire et taciturne, issu d'une famille à l'opposée de la sienne. Ils grandissent, elle, paumée et sans avenir, et lui, trop occupé à ne pas faire de vagues auprès de sa famille pour sortir de la vie dans laquelle il s'est enfermé et qui ne lui convient pas. Malgré leurs différences, dès lors, leur destin est lié à jamais. Ensemble pour le meilleur et pour le pire.
Je n'ai pas voulu l'acheter quand il est sorti en librairie. Les différents avis que j'ai lu/entendu, tous négatifs, m'en ont dissuadés. Et pourtant, contre toute attente, j'ai aimé Billie. Vraiment. Comme quoi les critiques... Le langage est certes "fleuri", voir parfois carrément vulgaire, mais sa gouaille sert son caractère et ne la rend que plus attachante. Ces deux jeunes adultes livrés à eux mêmes, perdus mais déterminés à s'en sortir ensemble m'ont vraiment touchée. La fin en revanche m'a un peu déçue (un peu rapide et pas très cohérente à mon sens) mais pas assez pour ternir mon sentiment général sur cette jolie et tendre histoire d'amour/amitié.

J'ai décroché complètement avec Mathilde, une parisienne d'une vingtaine d'années, écorchée vive, cherchant à donner un sens à sa vie. Quand elle perd son sac à main, dans lequel se trouve 10 000 euros en petites coupures, elle imagine le pire. Mais le pire n'arrive pas. Un homme le lui rapporte la semaine suivante, intact. Ils se séparent après cela et dès lors elle n'aura de cesse que de vouloir le retrouver.
Je n'ai vraiment pas accroché. Je n'ai pas cru une seconde à cette histoire d'amour étrange avec Jean-Baptiste, cet homme que l'héroïne elle-même décrit :
"Il est laid il est gros il a un épi il est habillé comme un péquenot il s'est rasé juste avant de venir en se coupant deux fois il se ronge les ongles il a une odeur bizarre [...]"
Et on apprendra par la suite qu'il lui manque des doigts aussi, histoire de peaufiner le tableau... Bref, je n'ai pas aimé du tout. Je n'ai pas eu envie de m'identifier à elle et je n'ai pas ressenti la moindre sympathie pour cette jeune femme qui se réfugie avec une facilité déconcertante dans l'alcool à la moindre contrariété. Un peu trop de cynisme à mon goût en si peu de pages, au suivant !

J'ai voulu m'accrocher tout de même, espérant finir sur une note plus positive. Résultat mitigé. J'ai d'abord cru que les deux histoires étaient liées (pourquoi sinon les réunir en un même ouvrage et ne pas les publier initialement séparément), mais ce n'est pas le cas. Cependant, l'histoire m'a plu. Yann, breton parisien, est un trentenaire qui "subit" son emploi, son couple, bref sa vie, plus qu'il n'en profite. Un soir, en rentrant chez lui, il rencontre ses voisins du dessus et se rend compte de la vacuité de son existence. En une soirée, il décide de tout quitter et de reprendre sa vie en main.

L'histoire est plus juste et mieux écrite. Je suis tombée amoureuse d'Alice et Isaac, cette famille où semble régner la chaleur et l'amour. Mais une fois encore, j'ai trouvé la fin très frustrante. J'aurai aimé suivre Yann dans sa nouvelle vie, savoir ce qu'il devient. Il aurait presque mérité un roman entier à lui seul. Gros bémol, j'ai sauté énormément de passages (c'est devenu une habitude depuis le milieu de "Mathilde"). Et franchement, sur la fin, j'en étais même arrivée à compter les pages qu'il me restait à lire (et ça, en général, c'est pas bon). 


~ Bref ~

Je n'ai vraiment apprécié qu'un tiers du livre. Les fans de l'auteur y retrouverons la thématique d'Ensemble, c'est tout : des personnages abîmés par la vie, humains et très attachants mais sans ce petit truc, cette petite bulle d'optimisme, qui m'avait fait aimé Anna Gavalda il y a 9 ans. Dommage.

~ Le + ~

Un style rythmé et addictif (pour preuve, je l'ai terminé malgré tout) où prime avant tout l'émotion  

~ Le - ~

Des passages entiers qui tirent en longueur et que j'ai allègrement sautés sans complexes


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